Petit tour en Valais

Mercredi 25 novembre




Je vais à Sion pour une visite chez le dentiste. J'aurais pu trouver plus près, me direz-vous... Mais voilà, l'histoire est un peu compliquée: quand je suis partie cet été pour Luz, j'ai partagé mon compartiment de couchettes avec une dame qui allait à Pau voir ses parents. Nous avons beaucoup discuté jusqu'à Lyon. En fait, Paloise d'origine, elle habite en Valais, où son mari était dentiste et deux de ses fils le sont aussi. Comme ma dentiste de Berne m'avait menacée d'un arrachage de dent suivi d'une pose d'implant et que l'un des fils est spécialiste des implants, je suis allée lui demander son avis. Ouf! pour lui il n'y a pas urgence de ce côté-là...











Je mange ensuite avec la dame en question, qui habite près de Sion. Après le repas elle me fait faire un tour à Crans-Montana. Bavardage non-stop bien sympathique, je reviendrai, d'autant que le plaisir de retrouver le Valais et ses montagnes est toujours aussi grand... Peut-être aurais-je quand même dû aller m'installer là-bas!

Le bazar de Noël à Genève

Samedi 21 novembre




De plus en plus tôt, j'ai l'impression, le bazar de l'école Steiner de Genève... En tout cas, le brouillard était au rendez-vous, comme plusieurs profs et parents. Mais le pourcentage de gens connus ne cesse de diminuer, à se demander s'il vaudra la peine de continuer à venir...










Bien sûr il y avait Geneviève, Monique, Magdalena et Christophe à leurs stands, quelques parents - Isabelle, Nati, Louis (dont j'avais reconnu l'accent dès la première assemblée générale, en 1996, et qui est en train de construire une maison bioclimatique près de Pau pour rentrer chez lui) - et quelques profs, mais cette fois je n'ai vu aucun ancien élève de la classe d'Hélo.












Heureusement, tous les nains étaient au rendez-vous. Que serait un bazar sans eux?

Retrouvailles à Paris

Dimanche 15 novembre
Avec Hélo, nous ne nous étions pas vues depuis sa rentrée. Mais ça y est, nous avons réussi à nous retrouver ce week-end à Paris, ce qui est le plus pratique pour toutes les deux. Nous avions beaucoup de choses à se raconter, surtout elle bien sûr, même si j'ai aussi plein d'idées qui me sont passées par la tête depuis deux mois.


Pour commencer, vendredi, tour au salon Marjolaine. Enormément de stands avec énormément de bonne choses, et puis deux films sur des gens qui font oeuvre de pionniers en matière d'écologie, les uns en France ("Sous les pavés, la Terre") et les autres en Inde ("Auroville, une terre pour demain"). Il y avait le maire de Barjac, sur lequel j'avais vu un reportage au festival Sciences frontière à Marseille ("Nos enfants nous accuseront") - je ne devais pas être la seule à l'avoir vu, car à peine son nom a-t-il été cité que tout le monde a applaudi! Pour Auroville, c'était Bhagwandas, un Français qui fait là-bas des recherches sur l'eau et qui est en contact avec Marie-Françoise pour les cristallisations sensibles...

Le lendemain, courses épuisantes, métro... qui peut me donner des fois un avant-goût de l'enfer!!! Non, décidément, je ne suis pas une citadine. Mais l'après-midi nous avons retrouvé Sarah à Saint-Michel, puis fait un tour dans les librairies, ce qui est nettement plus intéressant. Aujourd'hui, Hélo repartait en début d'après-midi après avoir mangé chez Sarah; quant à moi, je prenais à 8 heures déjà le train pour Neuchâtel. Tristesse, surtout quand c'est pour retrouver ça:

Occitania sempre

Mercredi 4 novembre

Rien sur le blog depuis mon retour en Suisse... Non, c'est joli où je suis, il y a une vue magnifique, de beaux ciels, de grands hêtres... mais je n'ai aucune affinité avec le Jura, ça ne me touche pas. Alors, pas de photos, pas de message!

Mais je continue à rêver. Pour diverses raisons - entre autres de longs trajets en train -, je me suis mise à lire les récits de gens qui marchent. Il y a eu d'abord Jean-Claude Bourlès et le chemin de St-Jacques, et puis Jacques Lacarrière, dont j'avais déjà beaucoup aimé "L'été grec". J'ai fini hier son célèbre "Chemin faisant". Et je ne résiste pas à l'envie d'en recopier quelques passages qui m'ont mis les larmes aux yeux.

"A l'inverse des provinces récemment traversées, enserrées entre les méandres d'un fleuve, l'entaille d'une vallée, les cimes d'une chaîne, encloses entre les accidents d'un paysage perceptible, l'Occitanie est moins une province à la géographie précise, une région délimitée par des accidents du relief, qu'une culture, une langue, une histoire, une façon de se sentir lié à un sol ou à une tradition. Aussi a-t-elle plusieurs frontières. L'Occitanie linguistique, celle où s'emploie les parlers d'oc, est plus vaste, plus complexe aussi, que l'Occitanie historique, que l'on confond trop souvent avec l'histoire des Albigeois. L'architecture, la langue, le mode d'occupation des sols, les exemples toponymiques, chacun de ces critères permettrait de dessiner sur la carte autant d'Occitanies aux contours changeants.


Mais, quels que soient les critères choisis, les noms des lieux ne trompent pas. Tous ceux que je vois sur la carte depuis l'Auvergne appartiennent à la langue d'oc. Le pays d'oc, c'est celui où, au cours d'une même journée, je lis, j'épelle les noms de Lanuéjols, Changefève, Esclanède, Chanteruéjols, Ventajoux, Raspaillac, Deïdou, Nabrigas. Cela suffit à donner un air tout autre à ce que l'on voit, au vent que l'on respire, à ceux que l'on rencontre: depuis Mende, le visage des Français s'éclaire, les sourires apparaissent plus souvent, la méfiance recule et l'hospitalité se fait moins difficile. Ces terres seront pour moi celles d'un autre accueil.


A Peyrepertuse, sans rien connaître à l'art des sièges, on ne saurait rester insensible à cette immensité des choses faites ainsi à mains d'homme, sur ce pic éventé, à la force calme et contenue que gardent encore ces murs, ces tours et ces donjons. Quéribus, dernier refuge des Cathares qui résista onze ans après la fin de Montségur. Je me suis dit: "C'est ici le domaine des aigles, du vent, l'horizon des combats, le lieu des éternels assauts, on y devine les lambeaux d'une histoire atroce et misérable où les Croisés du nord, une fois de plus, prouvèrent que leur croix ne couvrait de son ombre usurpée que la folie meurtrière des hommes, le besoin de pillage et une volonté délibérée de génocide. Ici, comme à Puilaurens, à Puivert, se tinrent peut-être, sous ces voûtes aujourd'hui effondrées, des cours d'amour où venaient chanter les troubadours.





Alesia, Bibracte, Peyrepertuse, ai-je fait, presque malgré moi, le pèlerinage des peuples généreux et massacrés, des nécropoles et des forteresses incendiées? Les Cathares vivent-ils ou revivent-ils encore, secrètement, comme nos ancêtres les Gaulois, dans l'âme ou sur les visages des gens d'Occitanie?"





Quéribus













Puivert
















Puylaurens








Et je ne peux finir, bien sûr, sans la silhouette du pog de Montségur et son "prat dels cremats".