Les coteaux de Jurançon

Jeudi 28 octobre 2010





Geneviève O. et Marie-Josée m'ont proposé d'aller rendre visite à Nicole, une vieille dame qui avait beaucoup participé à l'école de Pau et qui habite à Lacommande. Nous nous retrouvons sous le "tillon", comme Héloïse, quand elle était petite, appelait le grand crayon planté dans le parking du Leclerc, face à l'université où je préparais mon DESS de traduction.









Profitant du temps de rêve, chaud et clair, nous allons nous balader un peu dans les coteaux au sud de Pau. Nous commençons par une petite promenade vers Aubertin, son église St-Michel et ses vignes, avec, entre les arbres, de belles échappées sur les Pyrénées, parfaitement claires à cette époque de l'année.









Nicole a une belle maison isolée, dans un vallon, qu'elle a décorée avec beaucoup de couleurs, de jolis objets et de tapisseries qu'elle brodait elle-même. A 84 ans, elle continue à y vivre seule, malgré de multiples problèmes de santé, en compagnie de 4 chats, de la cane et de l'oie.










Ces dames parlent de leurs nombreuses connaissances liées à l'école de Pau... et se posent des questions sur son avenir. Pour l'instant Geneviève, qui vient de prendre sa retraite de l'Education nationale, s'est chargée de la minuscule première classe, mais à plus long terme??












Au retour nous faisons un court arrêt à l'église de Lacommande, puis rentrons à Pau par les petites routes des coteaux, d'où l'on peut admirer toute la chaîne éclairée par le soleil du soir...

Peinture

Mercredi 27 octobre 2010



Voilà maintenant la quatrième fois que je vais au cours de peinture à Agos. Willem a découvert l'aquarelle tard, il y a une dizaine d'années seulement. Maintenant, à la retraite, il a créé une petite association où il donne des cours gratuitement à tous les intéressés. Le public est varié, des femmes surtout, mais aussi des hommes, des anciens de la peinture comme Olga et Yvonne, des nouveaux comme Jacqueline R, Mireille et moi.









Aujourd'hui, Willem, tout fier, nous montre sa première peinture à l'huile, inspirée d'une vieille photo d'Argelès apportée par Jean-Pierre. Elle n'est pas encore finie, mais ce sont des débuts très prometteurs! Nettement plus que les nôtres, à Jacqueline et à moi; nous sommes plutôt découragées!










Nous avons droit ensuite à un petit goûter avec des gâteaux faits par des participantes et un verre de bourrut (vin blanc nouveau).













Ce qui me donne l'occasion d'apprendre que Willem a sa soeur à la Réunion et va y passer deux mois chaque hiver... A la première séance, j'avais déjà admiré deux aquarelles représentant des cases créoles à la Réunion, peintes par Francis, qui y passait aussi beaucoup de temps. Décidément, la Réunion est à l'honneur dans ce groupe!

Esprit de coopération

Mardi 26 octobre 2010

C'est bien dommage que la France ne sache montrer à l'extérieur que sa face négative, entre ses grèves et ses dirigeants mégalomanes... Car de l'autre côté, on y trouve des initiatives novatrices, une vie citoyenne bouillonnante et inventive, et des gens fraternels. En une semaine, j'en ai eu trois exemples.

Le premier m'est venu par l'ingénieur qui a fait le bilan thermique de la maison. Sachant que je débutais une activité professionnelle, il m'a parlé d'un nouveau statut ouvert aux indépendants, la CAE, Coopérative d'activités et d'emploi. C'est une structure qui regroupe des personnes travaillant à leur compte, leur assure la gestion administrative et leur verse un salaire correspondant, en gros, à leur revenu net. Elles ont ainsi à la fois l'indépendance et la sécurité d'un statut de salarié. Pour l'instant, il n'en existe pas dans les HP; l'ingénieur est affilié à la CAE du Gers et, pour ma part, je serais intéressée par celle de Pau, en cours de création. Sa responsable m'a tout expliqué en détail au téléphone.

Le deuxième fait suite à la rencontre avec Valérie, au salon du livre pyrénéen. Elle a pris contact avec toutes les personnes qui travaillent avec l'écriture dans le département et leur a donné rendez-vous samedi matin à Tarbes. Sur les 8 concernées, nous étions finalement 5, plus un excusé. Nous avons commencé par nous présenter chacun assez longuement: outre Valérie, il y avait une autre dame qui n'a pas encore vraiment commencé, un concepteur-rédacteur venu vivre près d'Argelès par passion de la montagne, et une soeur qui a décidé de sortir du couvent après avoir passé 30 ans cloîtrée... Ces échanges intéressants, vite amicaux, se sont terminés par un bon repas bio et la décision de se retrouver en janvier. Valérie et Anne-Cécile, la soeur, seraient aussi intéressées par la formule CAE...

La troisième a été l'assemblée générale destinée à l'approbation des statuts pour l'association d'Anères. Miguel - passionné par les aspects juridiques, dixit Marie-Françoise - a fait une présentation des différentes formules possibles et nous avons opté pour une forme collégiale novatrice fondée sur un... directoire (ni un bureau, ni un CA)! Les discussions ont été longues mais se sont terminées à la satisfaction assez générale, notamment du maire, qui a besoin d'une association officielle pour la suite des discussions avec les collectivités locales. Eh oui, si finalement je n'ai pas eu besoin de travailler avec Miguel pour l'instant, nous nous retrouvons dans ce projet d'Anères!!

Pas trop de photos, donc. Mais j'avais prévenu...

Prendre le rythme

Dimanche 17 octobre 2010



Rien de spectaculaire pendant cette période. La vie s'organise, tout simplement. Il n'y a pas eu moyen de faire une grande balade: soit il ne faisait pas beau, soit j'étais prise ailleurs. J'ai quand même fait quelques jolies promenades dans le coin, histoire de faire des photos: un jardin bien fleuri à Esquièze, des agneaux, les effets d'ombre sur les montagnes, les prés, les deuxièmes premières neiges... A part ça, j'ai bien profité du cinéma: le film thaïlandais qui a eu la dernière Palme d'or (bof); les moines de Tibhirine (intense); Miel, le dernier Ours d'or de Berlin (beau); et Elle s'appelait Sarah (émouvant).




Désormais, je vais à Pau le lundi après-midi pour un cours d'eurythmie avec Daniela, puis pour une rencontre d'étude, et je dors sur place. Le mardi matin, je remonte à Luz et redescends presque aussitôt à Agos pour un cours d'aquarelle, où vont aussi Olga et Jacqueline R., d'Esquièze. C'est un essai, je ne suis pas sûre de tenir le rythme...


On n'est guère touché par ce qui se passe dans le reste de la France. Si la poste a fermé deux jours, le facteur a distribué le courrier. Je ne veux pas faire de polémique sur ce blog, mais il y a des fois... Bien sûr, les retraites. Ensuite, la remontée lourde de Luz-Ardiden qui se profile de plus en plus à l'horizon (voir le blog de Laurent G.) Enfin, une traduction qui traite de la future campagne suisse destinée à convaincre toute la population de se faire vacciner par le ROR: moi qui suis plutôt contre les vaccinations, je suis poursuivie par ce sujet depuis l'argumentaire que j'avais traduit il y a 10 ans pour l'OMS (la réponse à faire à chaque critique!). Le point commun de ces trois choses? Le mépris de la volonté des gens, qui sont traités comme des immatures à qui on impose des décisions sans leur demander leur avis et sans leur laisser la liberté de choisir par eux-mêmes. Pourquoi tous les gens qui travaillent devraient-ils prendre leur retraite au même âge? Pourquoi tous les parents devraient-ils faire vacciner leurs enfants? Pourquoi tous les Luzéens devraient-ils payer pour ce téléphérique? Et s'il n'y avait que ça...

Petites balades

Samedi 9 octobre 2010
























Vu les occupations de ces derniers jours, je n'ai pas le choix, cette semaine: malgré le beau temps, il faut bosser. Je me contenterai donc de petites balades...







Mercredi, c'est un tour vers mon coin favori entre Luz et les Astès, qui n'a d'ailleurs pas trouvé d'acquéreur pendant l'été; du coup, le prix a bien baissé. La saison aussi a changé: les prés sont parsemés de colchiques, le foin est rentré.











Jeudi, Katrien m'appelle pour me proposer un tour sur les plateaux au-dessus de Barèges. Evidemment, je ne résiste pas, d'autant que c'est un endroit que j'aime beaucoup, avec d'un côté la vue sur le massif de l'Ardiden, de l'autre sur le Tourmalet.










Beaucoup de prés sont encore fauchés, du moins les plus plats. On y voit de plus en plus de vaches, mais les brebis ne manquent pas, ni d'ailleurs les agneaux!












Les granges dites "foraines" servent en intersaison (en été les bêtes sont dans les estives communes, l'hiver au village ou à proximité immédiate). Elles comportent un "cabanet", c'est-à-dire une pièce habitable, ou sont accompagnées d'une petite maison indépendante.











Sur ces pentes avalancheuses, situées en "soula" (versant sud), elles sont souvent protégées par des "forts", sortes d'étraves de pierre destinées à détourner les coulées de neige, ou elles sont encastrées dans le sol.





Anères

Dimanche 3 octobre 2010




En plus de tout le reste (et des traductions à faire, un détail...), il y avait la première réunion a Anères. Anères, c'est un village à la limite est du 65, qui vient de perdre sa maison de retraite et cherche à trouver des repreneurs pour les 2000 m2 de bâtiments et les terrains. La commune et le Conseil général attendent donc qu'on leur fournisse un projet cohérent qui redonnerait vie à cette partie du village. La réunion d'aujourd'hui doit permettre de visiter le lieu et de créer une association.











On commence donc par la visite, extérieur puis intérieur. Evidemment, il y a tout à refaire, c'est vieux et laid (style années 60-70), mais ce n'est pas en mauvais état. Ensuite c'est la longue réunion pour constituer une association, lui trouver un nom - solidAnères - et un objet.







Et enfin, à 21 h passées, on atterrit avec nos provisions au Café du Village, autre lieu associatif ouvert (c'est le moins qu'on puisse dire), qui organise des activités culturelles tous les 22 du mois - le 22 à Anères! Hier, c'était soirée tango, d'où le désordre...











Je ne sais pas si c'est là que je voudrais vivre plus tard, ce n'est pas du tout dans ma zone géographique habituelle, même si c'est encore dans le département. Mais l'idée correspond tout à fait à ce que je recherche, et les gens me paraissent sympathiques. Je ne croyais pas trouver si vite un tel projet dans le coin! Affaire à suivre donc.

Dé-bor-dée!

Samedi 2 octobre 2010

Il a fallu que je vienne à la montagne pour avoir une vie culturelle trépidante! Cette fin de semaine, je ne sais plus où donner de la tête. Jeudi soir, c'est le film "L'Arbre" à la Maison de la Vallée. Samedi soir, c'est un concert donné par "la Compagnie Rassegna", un groupe de six musiciens venus spécialement de Marseille - en plus! - qui jouent et chantent des musiques méditerranéennes: Occitanie, Corse, Sicile, Italie du Sud, Algérie, Espagne (y compris flamenco)... La salle est plus que pleine, les spectateurs enthousiastes... C'est difficile de rester assis sur son siège; d'ailleurs, à la fin, le groupe invite les gens à venir danser sur scène! Un lien avec de la musique: http://compagnierassegna.com/. Qu'est-ce que je me sens dans mon élément avec ces musiques populaires dansantes! Et ces langues! Que suis-je allée faire avec l'allemand redondant, plein de mots et de lettres en trop, alors que l'espagnol va droit au coeur. Chanté en flamenco par un gars tout maigre et tout minuscule, c'est impressionnant.

Il y a par ailleurs, de vendredi à dimanche, le premier Salon du livre pyrénéen à Bagnères. Comme Jacqueline y tient un stand avec Atlantica, un éditeur, je vais donner un coup de main vendredi après-midi, pour l'inauguration officielle, et dimanche matin. Les indications d'accès qui figuraient sur le site Internet étaient déjà assez sympathiques: "Vous pouvez aussi venir à ski mais nous ne garantissons pas la neige en octobre ;-)"

Comme je suis présente aux moments les moins fréquentés, l'essentiel du travail consiste à bavarder avec mes voisins sur le stand, en particulier un monsieur âgé que j'ai connu dans le temps - impossible de retrouver dans quel cadre, bien que nous nous soyons reconnus tous les deux! Discussions aussi avec des auteurs, comme Jean-Louis Massourre, frère de l'ancien maire de Luz, et Patrice de Bellefon, guide avec qui j'avais passé l'accompagnateur, défenseur du site Unesco Monte-Perdido - Gavarnie, et organisateur à Bagnères de cafés-philo auxquels assiste Marie-Françoise. Je fais également la connaissance d'une "écrivain-conseil", qui décide de réunir à Tarbes les quelques personnes exerçant ce genre de profession dans le 65. J'avais fait écrivain public à Luz dans le temps et serais donc très intéressée par la reprise d'une activité de ce genre.

Le samedi soir à Luz, belles couleurs, annonçant une forte balaguère et des températures douces pendant tout le week-end...