San Pedro de Larrede, San Juan de Busa et... Saint-Justin

Mardi 1er novembre 2016

Le dernier jour du stage est arrivé. La montée à Susin ayant duré plus longtemps que prévu, nous visitons aujourd'hui deux lieux que nous n'avons pas pu voir hier. Tout d'abord, Larrede, son église préromane, ses maisons typiques...






L'église est particulièrement bien conservée et particulièrement typique du style mozarabe. Mais des églises, on en a déjà vu beaucoup, et j'avoue admirer surtout ces belles maisons aragonaises, avec leurs cheminées rondes et leurs pierres de taille qui leur donnent un air solide et austère.




Il reste cependant une jolie surprise: cette toute petite chapelle de San Juan de Busa, échouée comme un navire toute seule au milieu d'un pré. Avec son abside non terminée, on dirait un bébé-chapelle... Elle a l'air si simple et si innocente qu'elle me touche profondément, un peu comme le château de Quéribus.




Puis c'est la remontée au col du Pourtalet et le retour à Luz... où j'ai l'honneur d'accueillir pour deux jours notre principal conférencier, Antoine. Pour qu'il ne soit pas en manque d'édifices religieux, je l'amène à notre modeste ermitage, Saint-Justin. Le paysage est différent, mais le temps tout aussi beau qu'en Espagne.

Car nous n'avons pas fait que visiter moult églises, chapelles et ermitages; nous avons aussi écouté des conférences et travaillé ensemble sur des thèmes en relation avec le Graal. C'est là un vaste sujet qui, touchant chacun très individuellement, l'encourage à se mettre en chemin...






Olivan et Susin

Lundi 31 octobre 2016





L'après-midi nous amène à Olivan, dont, une fois de plus, nous admirons l'église. Celle-ci présente au moins une originalité: un porche surmonté d'une belle treille.










De là, nous partons à pied vers un village abandonné, Susin, qui a été rattaché à Olivan. La piste commence par longer des jardins et des prés, plantés d'arbres fruitiers et pacagés par quelques moutons.












Elle s'élève ensuite au-dessus de la vallée du rio Gallego. Certains la quittent pour prendre un ancien sentier qui permet d'arriver directement à Susin. Le village, minuscule (à son apogée, trois familles et 31 âmes!), n'est en fait pas totalement abandonné; deux maisons sont encore entretenues et habitées le week-end et les vacances.







L'église, en bon état, est assez imposante pour un si petit village. Elle contenait des fresques qui ont été transportées au musée de Jaca. Aux alentours, le soleil du soir fait resplendir les ors de quelques arbres majestueux.






L'endroit comporte aussi un petit ermitage, bien situé sur un promontoire, mais malheureusement en fort mauvais état...




... ce qui ne nous empêche d'y passer un moment pour savourer les derniers rayons de soleil sur le village.









San Bartolome de Gavin

Lundi 31 octobre 2016






Comme les précédentes, la petite église du jour - San Bartolome de Gavin - remonte au XIe siècle (1050-1060). C'était l'église paroissiale d'un village aujourd'hui disparu. Seule la tour est d'origine, le reste a été reconstruit par les "Amis du Serrablo". L'endroit, qui comporte une source aux vertus guérissantes, est toujours fréquenté par la population locale - ce que l'on peut comprendre, car on s'y sent particulièrement bien.



Les arcs outrepassés, au niveau des fenêtres et de la porte, sont caractéristiques du style mozarabe, que l'on retrouve dans de nombreux monuments en Aragon, par exemple à Saragosse. La voûte du clocher, toute en pierres sèches, est magnifique, de même que le pavement intérieur, dont les fins éclats forment des motifs évoquant des poissons (non visibles sur la photo).





San Juan de la Pena

Dimanche 30 octobre 2016





Depuis la route qui monte au monastère, sis à 1200 m d'altitude, on a une vue panoramique sur les Pyrénées et la vallée de Jaca, ainsi que sur l'omniprésent Monte Oroel.




Au loin, on distingue les plus hauts sommets de la chaîne à ce niveau, notamment le Mont Perdu.












Le monastère n'a pas changé depuis ma dernière visite, en 2011. Je revois le calice du Saint-Graal dont nous avons pu admirer l'original à la cathédrale de Valence. La seule différence, c'est que l'ombre arrive vite et que la falaise n'est plus couverte de ramondias et de saxifrages. Evidemment, ce n'est pas la même saison...








La route du retour vers Jaca nous permet d'admirer un magnifique coucher de soleil sur le... mont Oroel (entre autres).

Santa Cruz de la Seros

Dimanche 30 octobre 2016



Aujourd'hui nous reprenons la route de Jaca pour nous rendre au village de Santa Cruz de la Seros, commune sur laquelle trois visites nous attendent.



La première est la chapelle de San Caprasio, qui trône, toute simple, dans un grand pré vert à l'entrée du village. La deuxième est la belle église de Santa Maria, plus haute et plus imposante.











Le nom du village vient de "sorores", les soeurs, car c'est là que fut fondé le monastère bénédictin qui devint au XIe siècle le monastère féminin le plus important de tout l'Aragon. Il fut abandonné au XVIe siècle, quand les religieuses partirent à Jaca.









Des arbres aux couleurs d'automne se détachent sur la falaise de San Juan de la Pena, où nous nous rendons après le pique-nique pour notre troisième visite.

Jaca

Samedi 29 octobre 2016

La journée suivante est consacrée à la visite de Jaca. J'avais déjà vu une bonne partie du musée d'art roman en juin 2011; cette fois je peux finir la visite... J'y retrouve les madones et les Christ en bois peint; j'y admire à nouveau les magnifiques fresques provenant des petites églises aragonaises menaçant ruine.






















J'y découvre en plus un chapiteau peint, représentant la fuite en Egypte. Habitués à voir dans les églises de la pierre nue, on n'imagine pas que tout cela, à l'origine, était peint! L'impression devait en être très différente...




























La cathédrale San Pedro de Jaca, un des plus importants édifices de l'art roman espagnol, a été construite au XIe siècle à peu près en même temps que celle de Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle constitue une étape sur le Camino aragones.

La ville a été la première capitale du royaume d'Aragon et l'un des points de départ de la Reconquista. Dominée d'un côté par le mont Oroel, elle est située dans la vallée du rio Aragon, joliment illuminée par le soleil du soir.

Santa Maria de Iguacel

Vendredi 28 octobre 2016





Quittant San Adrian, nous prenons une longue piste qui nous amène à un autre ermitage, celui de Santa Maria de Iguacel. Lui aussi est très ancien, puisque sa construction remonte au XIe siècle, vers 1040 ou 1050. Il a été ensuite donné au monastère de San Juan de la Peña en 1080.










Nous n'avons malheureusement pas pu avoir la clé, ce qui est bien dommage car l'église renferme des restes de fresques représentant la vie de la Vierge. Une statue de celle-ci se trouve au musée de Jaca. Le site est magnifique, idéal pour passer un moment paisible. Il reste d'ailleurs vivant, puisqu'un pèlerinage s'y déroule chaque année en juillet.

San Adrian de Sasabe

Vendredi 28 octobre 2016



La première sortie nous amène à un très ancien ermitage situé sur ce que les Espagnols appellent la "route du Saint Graal". Situé à Borau, au nord de Jaca, il a été le premier siège du diocèse de Huesca, les évêques s'y étant réfugiés en 719 lorsque les Arabes envahirent la région. A partir de 922, il devint la principale résidence des évêques d'Aragon. Le monastère a totalement disparu et il ne reste plus que la petite église.



Le choix de son emplacement reste un mystère: contrairement à la plupart des églises romanes, construites généralement en dur et sur du sec, celle-ci est située au confluent de deux rios, qui l'inondent par forte pluie; elle repose d'ailleurs sur des poteaux de bois. Quasiment abandonnée, elle a fini complètement enterrée, au point qu'on y entrait par la fenêtre haute!




























Après avoir été exhumée il y a une cinquantaine d'années, elle a été dotée d'un système de drainage. Cet étrange emplacement s'expliquerait, selon la légende, par son lien avec des forces telluriques, très certainement celles de l'eau.






Nous admirons les modillons, en nous interrogeant en particulier sur la signification de celui-ci. Et dans la nature environnante, nous admirons ces taches de couleur au milieu de la forêt...