Mercredi 10 et jeudi 11 octobre 2007
Mercredi matin, c'est le depart pour Khuri, village dans le desert au sud de Jaisalmer. Nous allons y visiter la premiere ecole ouverte par les Ecoles de la Terre. Pour y arriver, il faut faire des kilometres et des kilometres en jeep (sur une route goudronnee). Le paysage est magnifique; il y a quelques villages, des troupeaux de chevres et de moutons, des dromadaires... Khuri est assez touristique, avec plusieurs "resorts" qui accueillent les amateurs de "camel safaris".
Vue depuis le toit d'un "resort" (hébergement pour touristes) à Khuri
Mais nous, notre but est autre: nous allons visiter les écoles. La première s'appelle Nanufuji, en hommage à nos deux hôtes de la Fifu Guesthouse, Fifu et Jitu, qui ont contribué à sa fondation.
Comme les autres, cette école comprend trois classes alignees dans un batiment rectangulaire; les enfants sont assis par terre sur un tapis, chacun fait les exercices indiques par le maitre sur un cahier ou une ardoise, qu'il lui montre ensuite. Au tableau on peut lire l'alphabet et les chiffres en anglais et en hindi.
Nous rebroussons ensuite chemin pour aller a une autre ecole, Vidya Sagar. Celle-ci vient d'etre reconstruite en dur, preuve que son existence correspond bien a un besoin. Elle se dresse toute seule au milieu de nulle part, en fait entre deux villages.
La nous avons vraiment l'impression de nous retrouver plusieurs siecles en arriere: nous sommes accompagnes par deux enfants montes sur des anes, apparemment en route pour aller chercher de l'eau. Abhishek, le responsable des ecoles, nous explique que les enfants manquent souvent pour aider les parents a ce genre de petits travaux.
Nous rentrons a Jaisalmer, ou nous rencontrons Pabou, une connaissance de Genevieve, ancien chamelier, qui nous invite a prendre un the avec son ami japonais. Celui-ci fait une these sur la tribu a laquelle appartient Pabou et a passe plusieurs mois avec lui dans le desert.
Nous decidons de manger tous ensemble le soir a notre guesthouse, ou nous nous retrouvons a 8 autour de la table: 3 Japonais, 3 Europeennes, 1 Indien et 1 mi-indien mi-europeen. Vraiment des rencontres improbables, mais quelle richesse!
Et jeudi matin, nous repartons pour le desert, mais cette fois vers le nord: avec les Japonais, nous sommes invites a manger chez Pabou. La route longe au début une importante "ferme" d'éoliennes. C'est vraiment une excellente idée d'utiliser le désert et son vent quasi permanent pour produire de l'énergie. Comme quoi, en Inde, les archaïsmes côtoient la plus grande modernité...
Pabou vient de se construire une maison toute seule au milieu du desert, mais avec quelque chose de particulier: elle surplombe un tres grand lac! La aussi, c'est une rencontre improbable, entre l'eau et le desert... Suite a un accident mal repare, qui lui a coute cher, il a vendu ses chameaux et se lance maintenant dans l'agriculture. Il nous montre ses differentes cultures en nous amenant au bord du lac. C'est vraiment un endroit magnifique et nous comprenons fort bien ce qu'il nous ait dit hier soir: il ne se sent pas capable de visiter l'Europe, car il ne pourrait pas vivre enferme a l'interieur de vitres... Il n'est jamais enferme: sa maison n'a pas de vitres, il se deplace en moto ou parfois en jeep, toujours dehors, dans ces espaces immenses. Oui, dans nos petits pays europeens, nous sommes bien plus ou moins en prison et ne nous en rendons plus compte!
L'apres-midi nous allons a la premiere ecole que nous avons visitee a Jaisalmer. Le responsable a demande a Helo de donner quelques cours de peinture aux enfants; Sikandar a decide de l'accompagner; quant a moi, je dois trier des medicaments pour jeter ceux qui sont perimes et indiquer l'usage des autres. Ce n'est pas trop facile de peindre avec les enfants, qui n'ont que quelques crayons de couleur et pas l'habitude de faire des choses librement, ils sont plutot habitues a copier ce qu'on fait devant eux. Mais l'experience n'est pas negative et les nouveaux "professeurs" reviendront samedi (demain est un jour ferie, du moins pour les administrations - pas pour les commerces).
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