Le Néouvielle

Lundi 20 juin 2011




Grande journée de repérage en vue d'une sortie pour Altitoy: le pic du Néouvielle (3091 m), l'un des plus hauts et des plus beaux sommets du coin. La météo s'annonce parfaite, sans orage, et nous pourrons donc prendre notre temps.



Départ le matin de la route de la Glère. Pour commencer, nous devons donc monter au refuge, puis aller d'un lac à l'autre. Le Néouvielle - le grand pic tout au fond - m'impressionne: va-t-on vraiment monter jusque-là? J'ai du mal à y croire, tellement il paraît haut et lointain...











A l'approche de la brèche de Chausenque, les choses se compliquent. Il faut d'abord monter des névés, puis des éboulis raides et fins qui s'écroulent sous nos pas. Pas de sentier très net.










Depuis la brèche on découvre le haut de la vallée d'Aure, d'où part en fait la voie d'accès directe. Il faut ensuite redescendre un peu, par un sentier aussi raide, avant d'entamer la dernière montée, toute en neige, vers le sommet.







Les derniers mètres se font dans de gros blocs de granit, nettement plus agréables que les éboulis de graviers. Il n'y a personne au sommet. Le panorama est splendide de tous les côtés: cirque de Gavarnie, Vignemale, Balaïtous... Mais surtout la vallée d'Aure avec, tout près de nous, la belle silhouette du Ramougn, ainsi que les nombreux lacs qui parsèment la réserve du Néouvielle, notamment ceux d'Aumar et d'Aubert.











Le plus spectaculaire, surtout par sa couleur, est le lac de barrage de Cap-de-Long.











A la descente nous retrouvons nos éboulis ainsi que des successions infinies de blocs de granit, où il faut sauter sans arrêt de l'un à l'autre... On se surprend à rêver de sentiers confortables... Ce que nous retrouvons bien plus bas, près des lacs, dans la lumière du soir, avec les rhododendrons qui commencent à fleurir.








Nous revenons à la voiture après plus de 12 heures de marche - avec des pauses quand même - et près de 1500 m de dénivelé. Je ne m'en serais jamais crue capable! Et le Néouvielle, vraiment superbe, m'impressionne toujours autant...

Biban et Binueste

Lundi 13 juin 2011




Aujourd'hui nous découvrons un itinéraire qu'aucun de nous ne connaît, ouvert depuis que la Sierra est devenue Parc national. Départ, cette fois aussi, de Bara et de son église.











Le sentier suit longuement le rio Alcanadre et ses magnifiques biefs. A quelques-uns, nous décidons de continuer à pied dans le rio (avec les chaussures ad hoc).












Mais très vite nous sommes arrêtés par un splendide bassin avec des cascades, où nous nous arrêtons; c'est certainement celui qui est surnommé Hollywood par les initiés. Petite baignade: l'eau est fraîche, mais c'est tellement beau que c'en est un régal.










Le chemin nous amène ensuite sur le plateau, où se trouve le premier village, abandonné lui aussi, Biban. Il est entouré d'un véritable jardin d'églantiers et de chèvrefeuille.










De là, nous traversons le haut de l'Alcanadre pour aller jusqu'à Binueste, où l'orage nous surprend. Mais le village ne nous est utile en rien, il n'y a plus un seul toit qui tienne! C'est la course avec Michel et Alain - le duo de tête - pour aller se mettre à l'abri plus bas. L'orage passé, nous nous arrêtons à une très belle piscine sur le rio, où Alain est le premier à plonger. Finalement les autres arrivent aussi et presque tout le monde finit à l'eau! La montagne agrémentée des rios, c'est quand même quelque chose...





Après un petit coup d'excellent rioja, nous reprenons la route du Pourtalet pour revenir à Luz. Quel endroit magnifique... j'espère bien pouvoir y revenir!

Le Tozal de Guara

Dimanche 12 juin 2011


Grand jour: nous faisons le point culminant du massif, le Tozal (2077 m). Le départ est un peu pénible, car nous croisons une course pédestre et devons sans cesse dégager le sentier pour laisser passer les coureurs. Mais bientôt le flot se tarit et l'on peut regarder les nombreuses petites fleurs qui couvrent la montagne, dont des edelweiss, et admirer le versant sud des Pyrénées.








Au sommet, le panorama couvre 360°. Il y a du monde! Des humains, mais aussi nombre d'insectes; je n'ai jamais vu autant de coccinelles à la fois














La descente commence par un long passage raide dans des pierriers.












Elle se poursuit dans de très belles forêts entre des dentelles calcaires, qui me font un peu penser aux calanques.












Tout en bas nous retrouvons un rio, où certaines se baignent.













Après avoir admiré notre Tozal au soleil du soir, nous finissons dans un café de Nocito. Une longue belle balade!







Les villages abandonnés

Samedi 11 juin 2011

Première randonnée du séjour: les villages abandonnés de Nasarre et Otin. Nous partons de Bara, petit village perdu au bout de 6 km de route en forêt.



























Après une montée en douceur dans la végétation méditerranéenne, nous arrivons au premier village, Nasarre. Les maisons sont toutes tombées, mais l'église a été restaurée et on peut même monter dans son petit clocher. Le paysage s'étend à perte de vue sur les plateaux couverts de magnifiques "coussins de belle-mère" et leurs fleurs jaunes, jusqu'aux Pyrénées encore enneigées.








Nous continuons jusqu'à Otin, un village où j'étais venue il y a une trentaine d'années, mais que je ne reconnais pas. A l'époque les maisons étaient encore assez bien conservées, et on y trouvait entre autres de nombreux instruments agricoles anciens; ils ont disparu et les ronces ont tout envahi.







Il reste quelques noms et dates au-dessus des portes, ainsi que des témoignages d'anciennes cultures. Quelle tristesse cette région abandonnée à cause de la difficulté de la vie sur ces hauts plateaux...
































Après le pique-nique, nous montons jusqu'à un endroit d'où nous surplombons le canyon du Mascun. Il y a ensuite le choix entre redescendre directement à Otin et revenir par une vire au-dessus du Mascun. Après moult hésitations, j'opte pour la vire... et ne le regrette pas. Très belle vue sur le canyon, nombreux vautours, saxifrages des Pyrénées et ramondias valaient bien le détour!











Puis c'est le retour sur Bara, dans son calme vespéral...

Le refuge de San Urbez

Vendredi 10 juin 2011





A nouveau un grand week-end en Espagne, cette fois-ci avec le club Altitoy et en Sierra de Guara, à Nocito.











A Luz j'avais toujours entendu parler de Nocito, mais n'y étais jamais allée. Devant l'enthousiasme de tous ceux qui connaissent, il n'y avait pas à hésiter... Je m'apercevrai d'ailleurs que Nocito est une véritable annexe de Luz, puisque nous y retrouverons entre autres le fils du maire et deux de mes voisins!








Un premier groupe part de Luz à deux voitures dès le vendredi soir, un autre nous rejoint le lendemain. Nous logeons à l'écart du village, au joli refuge de San Urbez, un ancien ermitage magnifiquement situé face au plus haut sommet de la Sierra, le Tozal de Guara (au programme de notre 2e jour).

La cathédrale de Jaca

Samedi 4 juin 2011






Aujourd'hui, la matinée est consacrée à la cathédrale et à son musée.












La cathédrale San Pedro de Jaca est la plus grande cathédrale romane d'Espagne et l'une des plus anciennes, puisqu'elle a été construite en même temps que celle de St-Jacques de Compostelle, dans le 2e quart du XIe siècle. A l'époque, on ne connaissait pas encore les vitraux, et les fenêtres étaient fermées par de minces plaques d'albâtre.





























Mais le point fort de la visite est le musée rénové d'art roman et son cloître. C'est le deuxième musée au monde pour les fresques romanes (du Xe au XIIe) après celui de Barcelone. Il réunit les fresques de nombreuses petites églises des hautes vallées aragonaises.











On y trouve également des Christ et des madones en bois peint.











Mais j'ai décidé de rentrer, surtout pour accueillir Hélo qui arrive du Havre avec son déménagement. Comme je n'avais pas pris la voiture, le trajet est un peu long, mais direct: un beau bus pour Canfranc, à la frontière, un autre bus pour descendre la vallée d'Aspe et enfin le train d'Oloron à Pau.











Hélo y arrive avec le TGV de Paris à peu près en même temps que moi. Bonne opération, parce qu'avec ce qu'elle rapporte, elle n'aurait certainement pas trop apprécié de prendre encore les deux bus pour Luz...

Le Monte Oroel

Vendredi 3 juin 2011







La journée d'aujourd'hui est consacrée à la géologie et à la flore du Monte Oroel, une brève chaîne de montagne qui domine Jaca.














Nous laissons les voitures près d'un petit Parador et suivons tranquillement le sentier qui serpente dans une forêt assez épaisse. Au bout d'un moment, nous découvrons une vue splendide sur le versant sud des Pyrénées.






Depuis le sommet, le panorama s'étend à 360° sur le Haut-Aragon.











Comme nous l'explique Pierre, la flore est particulièrement riche, mélange de plantes méditerranéennes vers le bas et de plantes de montagne au sommet.

San Juan de la Pena

Jeudi 2 juin 2011





Ce week-end de l'Ascension est consacré à une sortie des Ateliers de l'Eau vive à Jaca, sur le thème de "l'art roman et les paysages typiques des hautes vallées aragonaises".











Nous sommes un petit groupe d'une vingtaine de personnes venues, bien sûr, de Pau, mais aussi de Lyon, de Clermont, de la région parisienne, du Lot-et-Garonne... A la descente du col du Somport, les premiers arrêts sont consacrées à la flore et à la géologie. Une multitude d'immenses saxifrages des Pyrénées tapisse les roches très particulières de ce lieu, mondialement connu, paraît-il, parmi les géologues...








Nous voyons au loin le Monte Oroel, but de la journée de demain.












A midi nous nous arrêtons à Santa Cruz de la Sores, un petit village possédant une église romane du XIe ainsi qu'une chapelle. François de Barros nous explique l'histoire de la région et ses conséquences sur l'art roman, très diversifié, qui compte six étapes s'échelonnant entre l'art mozarabe (de 700 à 800) jusqu'à l'apogée du roman (après 1100).







Nous montons ensuite au monastère de San Juan de la Pena, également du XIe, construit directement sous la falaise.













C'est là qu'étaient enterrés les rois d'Aragon.

















C'est aussi un haut lieu mythique, un peu à l'instar de Montségur, qui possède une représentation de la coupe du Graal...










A la sortie nous attendent non seulement de nombreux saxifrages, mais aussi des ramondias, plante endémique d'origine africaine, typique des Pyrénées.