Le refuge de Baysselance

Mercredi 29 septembre 2010





Philippe travaillant comme prévu au refuge de Baysselance, je monte le voir avec Katrien. Le mercredi est décidément le jour des balades! Là encore, il fait un temps splendide, quoique frais pour la saison.










Le sentier est en fait le GR 10, qui passe là sans doute un des points le plus haut de son trajet (il va de l'Atlantique à la Méditerranée - ou l'inverse); il faut que ce soient des randonneurs bien montagnards! Vers le début de la montée, on passe le "pont de neige", un névé qui ne fond jamais. Vers le milieu, on voit de loin la fin du glacier d'Ossoue, qui descend du versant est du Vignemale.










Et on arrive enfin au refuge de Baysselance, bien isolé sur un espèce de grand plateau granitique parsemé de laquets. Le pauvre Philippe est seul pour faire le boulot avec un jeune, embauché pour l'été par Pratdessus, dont ce n'est absolument pas le métier, et l'hélico n'a pas apporté tous les outils nécessaires... Heureusement, le gardien est quand même revenu pour leur faire à manger.











Nous continuons ensuite jusqu'à la hourquette d'Ossoue, à 2734 mètres, d'où on a une vue superbe sur la face nord du Vignemale, ainsi que sur les glaciers qui descendent vers les Oulettes de Gaube, où j'étais mercredi dernier.









En redescendant vers le refuge, on peut admirer le cirque de Gavarnie au fond, bien éclairé par le soleil de l'après-midi.














Abandonnant Philippe à son triste sort, nous commençons la grande descente vers le barrage d'Ossoue, qui a bien grossi (c'est un lac qui se remplit en fonction des besoins) et a pris une magnifique couleur.









Les marmottes sont partout; pas du tout effarouchées, elles nous regardent tranquillement passer. Les jeunes s'amusent: et je te gratte le dos, et je te fais des bisous, et je te mordille l'oreille... Vraiment très mignonnes, ces bestioles!





La foire bio de Bagnères

Dimanche 26 septembre 2010




Nous avions décidé, avec Geneviève V., l'amie de Sabine, d'aller faire un tour à la foire bio de Bagnères ce samedi. Et c'est ce que nous avons fait, malgré un temps frais et pluvieux. Je n'en avais pas envie au départ, mais finalement ça valait la peine.








Nous arrivons pratiquement à l'ouverture, mais heureusement il y a déjà de bonnes choses à manger (pour moi, un dahl). Nous assistons ensuite à la première conférence, un film d'une association de la région, Solidarité, qui fait d'assez nombreuses actions en Inde. Là c'est l'intervention de deux boulangers dans un centre de formation près de Pondichéry. Ce qui est drôle, c'est que l'un des boulangers est James, dont je demandais justement des nouvelles il y a quelques jours! Le film - "Des mains pour faire, des mains pour dire" - est suivi d'un petit débat avec des apports intéressants de l'un des membres de l'association. Et à la sortie, je retrouve un Michel avec qui j'avais gardé un refuge en vallée d'Aspe, dans une vie passée...




Aujourd'hui, avec le soleil, on peut admirer les premières neiges de la saison - mais sans se réjouir pour autant, vive l'été!

Les Oulettes de Gaube

Mercredi 22 septembre 2010






Même raisonnement que mercredi dernier: il fait beau, il va faire mauvais, je vais me balader. Cette fois-ci, ce sera le lac de Gaube et le refuge des Oulettes, au-dessus de Cauterets.








A l'époque des Romantiques, le lac a été visité par de nombreuses célébrités. Citons Hugo:
"U
ne flaque d'eau la plus verte, la plus gracieuse, la plus jolie, la plus gaie, entourée de rochers hideux, mâchés, déformés, ruinés, terribles. Au fond les neiges du Vignemale, la plus haute montagne française, font un immense Y renversé sur l'orient. Au bord, une eau transparente sous laquelle on voit les granits, mais qui s'enfonce rapidement. Les grandes ombres du rocher tombent sur l'escarpement occidental comme des ombres de créneaux."





Ou encore Baudelaire,
Vision du lac de Gaube un soir d'orage:
Tout là-haut, tout là-haut, loin de la route sûre,
Des fermes, des vallons, par-delà les coteaux,

Par-delà les forêts, les tapis de verdure,

Loin des derniers gazons foulés par les troupeaux,

On rencontre un lac sombre encaissé dans l'abîme

Que forment quelques pics désolés et neigeux;

L'eau nuit et jour y dort dans un repos sublime

Et n'interrompt jamais son silence orageux.









Après plusieurs montées et la traversée du gave, c'est l'arrivée aux Oulettes, au pied de la face nord du Vignemale, coupée en deux par le couloir de Gaube (qui se faisait en neige ou en glace dans le temps, mais je crains qu'il n'y ait plus grand chose...) et surmontant le petit glacier des Oulettes et ses moraines.












Montant un peu plus haut, je domine le refuge et l'aire de bivouac.















En redescendant, je tombe sur deux marmottes qui s'amusent dans les rochers (tiens, elles ne sont donc pas endormies!).















Plus bas, un aigle (?) s'envole puis lâche quelque chose qui rebondit dans les éboulis; une marmotte? Elles avaient dû le voir, car c'était un vrai concert de sifflements. Juste après, le rapace se fait poursuivre par deux oiseaux plus petits, sans doute des grands corbeaux, qui certainement le chassent afin de récupérer sa proie...

Sur les chemins oubliés de Compostelle

Dimanche 19 septembre 2010

























A l'occasion de la journée du patrimoine, Jacqueline P., la personne retrouvée dimanche dernier après 30 ans, organisait avec son association une rencontre sur St-Savin et son abbatiale. Mais il y avait en même temps le forum des associations à Luz. Dilemme... Finalement, je manque la matinée à St-Savin pour passer un peu de temps au forum - me voilà donc défendant la remise sur rails du funiculaire de l'Ayré et membre du club de montagne!








L'après-midi, je découvre avec émerveillement l'activité de la petite boutique "Au village": Jacqueline a l'air d'avoir réuni autour d'elle les personnes les plus intéressantes de la région! Et je ne parle pas de ses amis Jacques Chancel (né à Ayzac-Ost, il a acheté le château où sa mère était femme de ménage - du moins c'est ce qui se dit ici) et Paulo Coelho (qui a une maison entre Tarbes et Bagnères).






Nous allons d'abord à Piétat, où Martine Chéniaux fait une conférence passionnante sur la chapelle, le pourquoi de sa situation (réseaux terrestres, réseaux cosmiques et réseaux sacrés), la symbolique des peintures (uniques dans la région - on trouve les mêmes en Forêt Noire!), etc. Puis elle explique l'évolution des chemins de Compostelle et décrit les trois itinéraires qui passaient dans la vallée. C'étaient des itinéraires que les pèlerins prenaient au retour, à l'automne, car les cols des Pyrénées centrales étaient trop hauts et donc encore enneigés au printemps; le centre était l'abbaye de St-Savin, grand lieu sacré... Elle a écrit plusieurs livres sur ces sujets (le titre du message est le titre de l'un d'eux).






De retour à la boutique, la discussion sur les différents chemins continue. Quand je pose à la conférencière la question d'un éventuel lieu en Béarn (elle y habite), elle me répond Lacommande! Un autre visiteur, qui tient une halte pour pèlerins à Lourdes, me dit que dans la région d'Anères, il y a encore tout à faire de ce point de vue, et nous invite, Jacqueline et moi, à venir manger un soir avec eux. Je crois que je suis tombée exactement où il fallait...

Le refuge des Espuguettes

Mercredi 15 septembre 2010





Décision de dernière minute ce matin: je monte au refuge des Espuguettes (= les petites grottes). Je suis en avance dans mon boulot, il fait beau mais une perturbation est annoncée, alors autant en profiter.











L'ambiance est déjà automnale: beaucoup moins de monde sur la route (même s'il y en a toujours qui se traînent à 40...); très peu de touristes en montagne, presque que des gens du coin, qui ont l'accent ou même qui parlent occitan... La montagne est calme, elle semble attendre. Les fleurs sont rares, si ce n'est de l'aconit vieillissant et quelques jolis chardons et, surtout, les premières colchiques... Les marmottes semblent déjà endormies.





Par contre au refuge il y a de l'activité: il est en plein travaux. On y construit, entre autres, un WC handicapés (directive européenne oblige). Comment un handicapé pourrait monter là-haut, je me le demande. A la rigueur par hélico, mais il n'y a pas de dépose dans les Pyrénées, surtout qu'on est dans le Parc... Quelle stupidité! J'y retrouve l'entreprise de peinture dont le patron est venu hier à la maison pour un devis. Philippe aussi travaille en montagne, en ce moment: il monte tous les matins en hélico à Eths Coubouts (l'hélico sert aux travaux et aux secours), la semaine prochaine il sera aux Espuguettes, et après au refuge de Baysselance, sous le Vignemale.





Ce ne sont pas non plus les troupeaux et les bêtes qui manquent. Les vaches, d'abord: les pauvres, avec ce gazon ras! Si elles voyaient l'herbe que broutent leurs congénères en Suisse, elles seraient jalouses! C'est de la montagne à moutons, ici, pas à vaches; celles-là montent de la plaine pour l'été. Des brebis, mais dont on entend juste les cloches. Des chevaux noirs de Mérens, la race des Pyrénées (du nom d'un village ariégeois). Des ânes...








Je regrette juste un peu d'avoir choisi de monter par ici, car le ciel se voile depuis l'Espagne, alors qu'il reste bleu vers le bas de la vallée. Mais ça n'empêche pas d'avoir une belle vue sur le cirque de Gavarnie, en particulier sur la brèche de Roland, la fausse brèche et le Doigt, ainsi que sur le Vignemale et son glacier. Par contre, dans ce calcaire et avec cet été sec, l'eau a quasiment disparu. Ce n'est pas du tout le même paysage que dans le granit.

Beaucens

Dimanche 12 septembre 2010




Hier soir, Philippe et Katrien ont occupé la chambre d'Héloïse pour une nuit: ils fuyaient la fête de leur quartier et une nuit blanche en perspective...







Aujourd'hui, rencontre entre femmes aux thermes de Beaucens: Sabine a une amie, Geneviève V., qui y fait une cure, ladite amie étant elle-même amie de Françoise, médecin et propriétaire du lieu. Nous faisons connaissance toutes les quatre autour d'un bon repas typique du coin (haricots tarbais, agneau et tarte aux myrtilles). On se prendrait vite à rêver de reprendre ce lieu magnifique - qui aurait vraiment besoin d'un renouveau pour ne pas sombrer - afin d'en faire un centre de médecines douces autour de l'eau thermale...




Puis nous allons faire visiter la chapelle de Pietat et l'abbatiale de St-Savin à Sabine. Nous faisons un tour dans la petite boutique "Point info culture patrimoine" située sur la petite place de "Sur le bord de la rivière Pedra". Je reconnais la femme qui la tient: il y a plus de 30 ans, à l'époque des chantiers, nous avions fait quelque chose avec elle et son association! En 5 minutes, nous étions déjà en pleine conversation, branchées sur les mêmes sujets... Je crois que nous nous reverrons.








Quel excellent week-end! On dirait que la seconde phase démarre sur les chapeaux de roue...

Le lac d'Aygue-Rouye

Samedi 11 septembre


Marie-Pierre m'avait signalé une projection-débat du film "Le temps des grâces", sur l'industrialisation de l'agriculture durant ces 50 dernières années. Je décide donc d'aller à Bagnères. Avant la projection, je mange avec Marie-Françoise. Elle me parle du projet d'Anères, qui me paraît très intéressant et solide. Je dors ensuite chez Marie-Pierre et Jean-Marc, ce qui me permet de bavarder un moment avec eux au petit déjeuner.







Comme il fait beau, je veux faire une petite balade en montagne avant de rentrer à Luz. Jean-Marc me conseille le lac d'Aygue-Rouye, dans la vallée de Campan, au-dessus d'un hameau appelé le Peyras (presque le nom de ma famille périgourdine, Peyrat).

C'est la moyenne montagne, avec des pentes entièrement couvertes de fougères et de bruyère à partir d'une certaine altitude.







Malgré son nom (aygue arrouy, l'eau rouge), le lac n'est pas en couleur. Mais il possède deux îles, est doté d'une cabane aménagée (spartiate!) et dominé en arrière-plan par le pic du Midi. L'endroit est plein de vie. Au-dessus du sentier, déjà, un vautour observe les environs, tranquillement posé sur un rocher. Autour du lac, un troupeau de vaches rumine dans un coin, tandis que les brebis s'accrochent dans les pentes comme des isards. Dans le lac, les poissons mouchent sans arrêt et, au-dessus, les libellules dansent leur petit ballet...










Enfin, en redescendant, ce sont les myrtilles et les mûres qui me barrent la route! Quelques notes colorées rappellent que, malgré la chaleur, l'automne n'est pas loin...








La vallée de Campan a la chance - d'autres diront la malchance - de ne pas être trop escarpée ni bordée de hauts sommets, et donc sans intérêt touristique majeur. Du coup, elle a conservé une agriculture très vivante; elle est parsemée de nombreuses granges entourés de prés bien fauchés. A l'origine, les toits étaient en chaume, d'où les penaous omniprésents (et maintenant aussi les toits de tôle!).









Puis c'est le retour par le Tourmalet, où il y a encore presque autant de monde qu'en août, et la belle vue sur les plateaux au-dessus de Barèges.

Trois mois

Mercredi 8 septembre 2010



Il y a trois mois aujourd'hui que je suis revenue à Luz. Pas de doute possible: pour l'instant, le bilan est positif. Avec Hélo, on a l'impression d'avoir passé d'excellentes vacances, alors qu'en fait on a travaillé toutes les deux à temps plein (français, évidemment). Mais tout a été bien, soleil, montagne, amis...









J'attaque maintenant la deuxième étape, qui sera sans doute décisive: s'implanter dans la vie locale (le local allant à peu près de Pau à Bagnères), lancer quelque chose de concret. Le but n'est quand même pas de passer mon temps toute seule devant mon ordi! Donc, en gros, quatre mois pour prendre LA grande décision.

Puilaurens et Puivert

Vendredi 3 septembre

Hélo et Marc ont pris le train de nuit hier soir pour Paris afin de rentrer au Havre. J'ai pris leur suite dans le mobile-home, mais le travail me rappelle et il faut que je revienne aujourd'hui déjà à Luz... A regrets quand même, c'était maigre en mer et en ambiance méditerranéenne cette année!

























Je reviens par la même route, mais prends le temps de m'arrêter pour visiter le château de Puylaurens, que je connaissais pas. Verrouillant une des portes du Fenouillèdes, il défendait la frontière entre Languedoc et Catalogne. Son plan d'ensemble rappelle celui de Montségur, mais il a été beaucoup moins impliqué que lui dans l'histoire des Cathares, puisqu'il a juste hébergé quelques Parfaits autour de 1240. Sa position sur un piton rocheux est en tout cas assez spectaculaire elle aussi.





Un peu plus loin, petite halte rapide au château de Puivert, dominant la plaine du Quercob. Tenu à l'origine par des Cathares, il a été pris assez rapidement; il est devenu ensuite le centre d'une intense activité artistique, notamment musicale: la "salle des musiciens", dotée de sculptures représentant des instruments anciens, aurait abrité au XIIe siècle une grande rencontre de troubadours.






Et pour finir, je n'ai même pas envie de reprendre l'autoroute jusqu'à Tarbes, et suis les petites routes pour faire une halte à Anères, dont Marie-Françoise m'a parlé le matin même au téléphone. A ne pas faire toutes les fois, c'est très joli mais bien long!

Collioure

Mercredi 1er septembre 2010
























Après la baignade du matin, je rejoins Hélo et Marc dans leur mobile-home en apportant du poisson frais, que Marc fait griller au barbecue. Puis nous partons tous prendre le bateau pour Collioure, qui n'est qu'à un quart d'heure de Port-Argelès.





Collioure - où nous étions venues passer une journée il y a plusieurs années - possède une riche histoire. Son château, reconstruit aux dépens d'une maison templière, a été la résidence des rois de Majorque.










Au début du XXe siècle, le village est devenu célèbre grâce à Matisse et à Derain, et a vu la naissance du fauvisme, avant d'être fréquenté par de nombreux autres peintres - tradition qui se poursuit encore aujourd'hui.









Le port et les ruelles, colorées un peu comme à Nice, sont riches en végétation et en boutiques d'artisanat de toutes sortes (notamment en glaciers!).
























Une petite chapelle se dresse sur un éperon rocheux, d'où on a une belle vue sur le clocher, ainsi que, de l'autre côté, sur le moulin récemment restauré.